Après avoir découvert l’œuvre Phases of the moon et la pratique de Dominique Blais, nous avons retenu les caractéristiques suivantes comme étant essentielles à prendre en compte pour concevoir notre accrochage :

• Le recto-verso
• Les temporalités (celle du calendrier lunaire rejouée par les envois postaux, celle du protocole réactivé à plusieurs reprises)
• Le processus de création (contexte de création, temporalité des envois postaux réguliers).

Très vite l’idée du protocole et la temporalité attachée à l’œuvre sont devenues les axes principaux de notre réflexion.

Nous avons eu une première idée :

Concevoir un accrochage sur 29 jours (une carte accrochée chaque jour à heure fixe). Une photo serait prise chaque jour de l’exposition et envoyée à Dominique Blais et à la Galerie du collège La Ville aux Roses. On voulait par ce protocole d’accrochage rejouer le protocole de l’œuvre, rejouer les envois postaux, et amorcer un dialogue avec l’artiste et la galerie du collège. Nous avons dû faire évoluer cette première idée car il nous a semblé difficile de tenir notre public en haleine sur 29 jours ouvrés qui allaient devenir une période très longue avec les week-ends, les ponts, les épreuves du bac… le calendrier de fin d’année allait avoir du mal à concorder avec le calendrier de l’œuvre.

Nous étions cependant convaincus que nous voulions faire de notre accrochage une sorte de performance qui rejouait l’arrivée des cartes jour après jour. Nous voulions faire vivre cette dimension de l’œuvre à notre public. Nous avons donc simplifié au maximum notre dispositif :

29 élèves habillés en noir et blanc, munis de gants noirs allaient installer les uns après les autres les cartes. Au début du vernissage, il n’y aurait rien, puis les spectateurs allaient voir les choses apparaitre petit à petit, comme les différentes composantes de l’œuvre sont apparues petit à petit.

Chaque élève reste face à « sa » carte le temps de l’accrochage, quand tout est installé, les élèves se dispersent pour laisser visible l’œuvre accrochée, visible dans sa totalité. Seul un tas de gants noirs reste discrètement au sol le temps de l’exposition comme une trace de cet accrochage-performance.

Nous sommes très contents de cette expérience, nous remercions Dominique Blais et la Galerie du Collège La Ville aux Roses pour cette expérience.